La houle frappe de toutes parts !
Je suis balloté sans plus savoir si c'est de bas en haut ou de gauche à droite. Les sens n'ont plus de direction, l'eau est partout, je suis l'eau...
Je sens des bras autour du mien qui cherchent à m'extirper du fracas. Je bois la tasse, les tasses, un tonneau probablement !
Dans la nuit, tous les chats sont gris, mais qu'en est-il des poissons ? Je n'ai pas le temps de vérifier et vais probablement en rester là, sans savoir...
Aspiré, happé par les événements, je distingue au loin une terre d'asile, à moins que ce ne soit un vaisseau. La sensation de ce bras qui enserre le mien est toujours palpable et je sens bien qu'il me tire vers l'inconnu : une plage de sable émeraude au bord de laquelle une femme à demi-nue brosse les longs cheveux d'or d'une enfant ; Paisiblement elle chante dans une douce sonorité. Ici, l'océan a retrouvé son calme, il n'est plus bleu mais or et les vaguelettes déposent près de la mère et l'enfant des rangées de perles irisées qu'elles s'amusent à filtrer entre leurs doigts.
Le bras caresse mon coude d'un geste rassurant et c'est ainsi que je découvre que les sirènes ne sont pas légende, mais êtres salvateurs.
Comment vais-je raconter tout ceci ?
Monique